[MUSIQUE] Nous avons déjà abordé les sept gaspillages, mais nous allons revoir dans cette vidéo comment les définir et expliquer pourquoi il faut les éliminer. Et nous verrons comment identifier ces gaspillages au quotidien. On définit le gaspillage par tout ce que le client n'est pas prêt à payer pour le produit ou le service en question. Cela englobe les actions, les étapes non voulues par le client. Le terme MUDA qui signifie charge lourde sans valeur en japonais, est souvent repris pour définir les sept types de gaspillage que l'on retrouve en entreprise. Taiichi Ohno, ingénieur de production chez Toyota résume sa mission par, tout ce que nous faisons c'est de surveiller le temps qui s'écoule entre le moment où le client nous passe une commande et celui où nous encaissons l'argent. Le but est de réduire ce temps au minimum en éliminant au maximum ce qui est du gaspillage et n'apporte aucune valeur ajoutée. L'élimination des gaspillages permet de réduire les délais, de conserver la valeur ajoutée utile en réduisant les coûts et la non qualité, elle permet aussi de devenir agile et flexible pour s'adapter et agir avant la concurrence, et de générer du chiffre d'affaire en se focalisant sur la valeur ajoutée. Sachez que ces pratiques s'appliquent également dans les entreprises de service qui produisent de la valeur par l'utilisation de procédés intellectuels et non mécaniques. La notion de flux est toujours présente par le biais des flux d'informations qui sont par définition immatériels et donc plus complexes à suivre qu'un flux d'objets physiques. La détection des gaspillages est alors plus délicate mais pas impossible. On cherchera alors à vérifier la pertinence du flux et à le simplifier au maximum, la complexité devenant alors une véritable source de gaspillage. Alors quels sont ces sept types de gaspillage? On identifie tout d'abord la surproduction, produire trop ou trop tôt par rapport au besoin du processus aval. On parle de gaspillage sur les attentes, le manque de pièces, les attentes en début de réunion. Les étapes inutiles sont également des gaspillages lors de développement d'un produit, prise de marge supplémentaire pour tenir les délais, les encours à cause d'un mauvais séquençage des tâches, les défauts nécessitant des modifications produit ou process. On parle aussi de gaspillage lorsqu'on regarde les transports, transports inutiles où il y a trop de mouvements ou trop de mails, les déplacement inutiles sont également des gaspillages, lorsque le poste est mal agencé, lorsqu'il est difficile de trouver ses outils ou des informations. Les gaspillages dans une entreprise plutôt industrielle proviendront alors des hommes, des pièces et des machines. Ils proviendront des hommes par des déplacements trop importants, des mouvements inutiles. Ces gaspillages seront rattachés aux pièces lorsqu'on aura trop de stock où lorsqu'il faudra les manutentionner plusieurs fois. Les machines aussi pourront apporter leur gaspillage par la fiabilité ou leur capabilité à produire les bonnes quantités dans les bonnes qualités. Dans une entreprise de service, on parlera plutôt de temps d'attente pour accéder à un service, d'erreurs commises pour l'élaboration d'un dossier, du temps de recherche d'un fichier sur le réseau informatique. En règle générale, tout ce qui n'apporte pas de valeur au service ou au produit et que le client n'est pas prêt à payer est un gaspillage. Alors, par ou faut-il commencer pour identifier ces gaspillages? Il existe heureusement de nombreux outils. Vous pouvez commencer par observer le terrain, c'est le Gemba Walk dont nous reparlerons dans une prochaine vidéo. Vous pouvez aussi faire une cartographie du processus qui reprend toutes les étapes requises pour accomplir une opération, c'est un outil très efficace. La VSM, Value Stream Mapping qui détaille la chaîne de valeur complète avec des informations précises complète cette cartographie et permet une meilleure identification des gaspillages liés aux erreurs et aux cycles. L'analyse des voix des employés et des voix des clients permet d'analyser ce que remontent les employés et le client. Le QQOQCP permettra de se questionner sur chaque étape d'une opération et comprendre sa valeur ajoutée. Enfin, l'analyse par les cinq pourquoi qui oblige à se poser cinq fois la question pourquoi, pourquoi, pourquoi et encore pourquoi, pourquoi, permettra de remonter à l'origine de la cause et de caractériser le gaspillage. Toutes ces méthodes reposent sur l'écoute et l'observation. Une fois que le problème a bien été identifié, il est alors possible d'envisager un plan d'actions pour éliminer ces gaspillages. Dans les ateliers de production, on applique la méthode des quatre principes d'économie des mouvements appelée NoMeDiFa. Réduire le nombre de mouvements, Exécuter les mouvements en même temps. Raccourcir les distances de mouvements. Rendre les mouvements plus facile, d'où l'acronyme NoMeDiFa. Sur la base d'une feuille de relevés d'observation des gaspillages, on étudiera précisément ce qui se passe pour ensuite éliminer les tâches sans valeur ajoutée et les identifier comme gaspillage. En résumé, on retiendra que le client, vos clients, n'achète un produit ou un service que s'il répond à ses attentes. Il en paiera le juste prix qu'il estime pour sa conception, sa fabrication et sa vente. Mais sûrement pas pour toute la complexité organisationnelle des entreprises. C'est pourquoi il est fondamental d'identifier les gaspillages et de les éliminer au fur et à mesure. La meilleure approche consiste à observer, comprendre et finalement agir. La méthode des MUDA permet d'identifier, de traiter ces gaspillages, aussi bien dans les entreprises industrielles que dans les entreprises de service. [AUDIO_VIDE]