donc des sports qui amènent des sensations,
et sont aussi ces personnes-là qui ont des prédispositions entre guillemets à
utiliser des substances d'amélioration de la performance, telles que les stéroïdes,
mais aussi des substances telles que des psychostimulants.
>> Donc là, c'est des études qui sont plus dans le football américain.
>> Voilà. >> C'est sur
d'autres >> sports.
>> Voilà, ça touche d'autres sports, des sports à sensations
tels que le parachutisme ou des choses comme ça, ou les sports extrêmes, en fait.
C'est quand même intéressant, parce que du coup,
le spectre s'élargit sur ces profils et on n'est plus seulement que sur la
consommation de stéroïdes et seulement sur les bodybuilders.
Bon, du coup, ce qui est intéressant sur ces substances psychoactives,
c'est que non seulement ces sportifs-là sont intéressés par les sports qui
génèrent les sensations, ils sont plus prompts à les associer à
l'usage de substances psychoactives et sont également plus prompts
à utiliser des substances psychoactives à l'arrêt de ces pratiques sportives.
Voilà. Donc, il y a une espèce de mécanisme
d'association entre ces différentes pratiques sportives,
qui tient finalement dans ce profil de personnalité-là.
>> Donc, ils continuent, ils arrêtent le sport, et puis,
ils restent à peu près sur le même type de produits ou le même type de consommation.
>> Voilà, alors, bon, on ne peut pas parler parce qu'il y a d'autres recherches
qui montrent aussi les évolutions dans les consommations.
Mais, globalement, là,
il y a une espèce de filiation dans l'idée de rechercher des sensations, quoi, voilà.
Donc, les produits sont à la fois des outils qui permettent
d'aller plus loin dans les sensations, et puis aussi de les retrouver
quand on ne peut pas les obtenir par la pratique sportive.
Voilà. >> Est-ce que ces
produits vont accroître la sensation >> Voilà.
>> corporelle?
>> Accentuer les sensations,
accentuer les effets de perte de contrôle, >> qui sont très intéressantes et
recherchées par ces personnes-là dans ses pratiques sportives.
Enfin, je dirais sur ces recherches en psychologie de la personnalité,
il y a aussi, il a été aussi identifié des troubles d'hyperactivité avec
déficit attentionnel, donc là, la substance a un autre effet,
elle a plutôt un effet de permettre une meilleure focalisation.
Voilà.
Bon.
On peut dire que tous ces profils de personnalité prédisposent l'individu
finalement à certaines pratiques et à l'usage de certaines substances.
Alors, ça, c'est ce qui concerne les recherches sur la personnalité et puis,
il y a effectivement un autre groupe de recherches que j'évoquais tout à l'heure,
qu'on caractérise dans le domaine de la psychopathologie.
Alors là, ces recherches-là, elles rentrent dans une autre, on pourrait dire
dans une autre logique théorique et puis, dans d'autres postulats théoriques.
Alors, le postulat théorique, c'est de dire que ces personnes,
qui utilisent des substances, sont dans une, alors, je vais dire un gros mot,
sont dans une, fantasmique, fantasmatique, pardon, corporelle inconsciente.
Ça veut dire quoi? Ça veut dire qu'en fait,
ce qui les anime, c'est ce qu'on appelle l'image du corps.
Alors, cette image du corps, dans une perspective psychopathologique,
il faut pas l'entendre comme dans le sens commun,
c'est-à-dire le reflet pur de l'image de soi.
En fait, brièvement, si je reprends les postulats un peu théoriques, qui
sous-tendent cette réflexion-là, c'est de dire que l'enfant va faire l'expérience,
notamment avec le miroir, d'une certaine unité identitaire,
par l'image qu'il va percevoir, ce qu'on appelle l'image spéculaire.
Voilà. Et cette image spéculaire,
c'est le reflet de lui comme une unité, comme une identité.
Et puis, au fur et à mesure de son développement, bah, l'enfant va constater
qu'il y a un décalage entre cette image unitaire qu'il avait de lui,
et toutes les sensations,
toutes les émotions qu'il va expérimenter au cours de son développement.
Et du coup, il va y avoir non pas une unité de cette image, mais en permanence,
des espèces de décalages qui vont exister, des perturbations qui vont exister entre
cette image de soi comme unité, et puis, ce qu'il va percevoir de lui,
de ce que les autres vont lui donner à percevoir de lui-même.
Donc, on va avoir une organisation de l'activité du sujet
qui est une organisation qui va viser à préserver, à la fois,
son unité identitaire, et préserver cette image du paraître.
Donc, on a des conflits, on dit psychiques entre l'être et le paraître.
Alors, ce qui est intéressant lorsqu'on réfléchit à ces conflits entre
l'être et le paraître, c'est de dire qu'il y a certaines périodes de la vie,
où ces conflits touchent plus particulièrement les individus.
Alors, on a observé avec, notamment avec l'analyse des appels à Écoute Dopage,
dont j'ai parlé tout à l'heure, certains, on pourrait dire, profils typiques,
psychologiques, pathologiques associés à ces, on pourrait dire,
tensions dans ces images corporelles, par exemple, c'est notamment à l'adolescence.
Alors, on pourrait dire que les tensions peuvent être
existantes entre les images symboliques nominatives.
Par exemple, les adolescents se caractérisent entre eux comme le gros,
le petit gros, le squelette, la boule, le garçon manqué, donc,
toutes ces images nominatives associées à l'identité, on pourrait dire,
choquent, rentrent en choc avec cette image identitaire de l'individu,
cette image inconsciente de l'individu qu'il a de lui-même,
et ce choc-là est susceptible de générer des pratiques de renforcement musculaire,
mais qui sont des pratiques de renforcement identitaire.
Voilà. Et ces pratiques de renforcement
musculaire qui sont des pratiques de renforcement identitaire,
sont aussi associées à l'utilisation de substances, parce qu'elles, finalement,
elles maximisent le renforcement musculaire.
Donc, la cuirasse musculaire avec l'usage de substances,
contribue aussi au renforcement identitaire.
Et justement à l'adolescent avec la transformation corporelle,
avec les effets de la puberté, les adolescents sont soumis à des pulsions,
alors, qu'ils vont avoir plus ou moins de difficultés à gérer.
Et on a identifié 2 types, finalement, de réaction à ces pulsions-là.
Peut-être un premier type lié au contrôle, contrôle de son image,
contrôle de son corps, c'est l'exemple des adolescents qui vont dans les
salles de musculation et qui façonnent leur corps pour mieux le contrôler.
Mais, en contrôlant mieux leur corps, ils contrôlent mieux leur identité.
C'est par exemple, passer du temps devant la glace,
le miroir, mais quand on passe du temps devant la glace, le miroir, c'est pour
mieux façonner son corps, c'est pour mieux lui donner une structure solide, et donc,
pour mieux solidifier son identité.
Et puis, il y a une autre façon de faire face à ces tensions,
c'est celle qui consiste à dépenser son corps,
l'épuiser, aller au-delà de ses limites, donc rechercher toujours plus loin,
sans limite, ce qu'on peut faire avec son corps.
Et là encore, c'est l'intensification des pratiques d'entraînements,
c'est l'intensification des volumes d'entraînements, mais c'est aussi
l'utilisation de certaines substances qui sont associées à cela.
Alors, on sait bien que les adolescents, d'un point de vue pathologique,
souffrent de dysmorphophobie, que j'ai évoquée tout à l'heure,
ils sont trop maigres, ils sont trop gros, ils sont trop petits, etc., et donc,
ces tensions-là sont susceptibles de générer l'utilisation de substances,
pour finalement réduire les tensions, quoi.
Le complexe d'Adonis, décrit par Pope,
qui est un complexe de dysmorphie musculaire, touche les adolescents
mais touche aussi les adultes plus tard dans leur pratique sportive,
mais notamment ceux qui vont dans les salles de fitness pour s'embellir.