[MUSIQUE] La variation de forme est infinie, on peut imaginer une multitude de formes. Il serait tentant d'en faire un large usage sur les cartes, mais l'utilisation de cette variable est délicate. La différenciation visuelle des figurés doit être bien travaillée pour être efficace. La variation de forme est uniquement différenciatrice, elle ne permet de transcrire qu'une information qualitative. Elle ne peut en aucun cas exprimer un ordre ou un rapport numérique entre les phénomènes. Elle s'utilise principalement en implantation ponctuelle. C'est la variable de l'information qualitative en implantation ponctuelle. Mais même dans cette implantation privilégiée, sa longueur est limitée, six, sept, huit formes différentes grand maximum, à condition que les formes retenues offrent une bonne capacité de différenciation. La sélection visuelle de formes différentes sur la carte dépend du nombre limité de signes utilisés, de la simplicité du dessin et de la dimension de ces signes. En implantation linéaire et zonale, la longueur de la variable est encore plus limitée, à trois ou quatre possibilités. En implantation ponctuelle, la variation de forme permettra de créer des figurés géométriques, des symboles et des signes conventionnels. Il peut paraître séduisant, satisfaisant d'utiliser des figurés, des symboles figuratifs. On voit souvent des symboles de ce type sur les cartes touristiques, mais de tels symboles sont à éviter sur la plupart des autres cartes thématiques. C'est la capacité de différenciation visuelle entre les formes qui est à rechercher et non la capacité évocatrice du figuré. On retiendra la différenciation visuelle efficace, entre le cercle, le bâton, l'étoile et la croix. S'il y a un très grand nombre de formes sur une carte, le lecteur sera contraint à un va-et-vient incessant entre carte et légende, l'information ne sera pas transmise de manière globale et instantanée. La variation de forme construit une carte à lire et non une carte à voir, le lecteur est contraint de déchiffrer la carte. Souvenez-vous du tableau à double entrée à l'origine de toute représentation cartographique, un tableau croisant unités géographiques dans le sens des lignes et caractères composant l'information thématique dans le sens des colonnes. La variation de forme n'est utilisable qu'en lecture élémentaire. Elle apporte une réponse à la question à quel endroit, qu'y a-t-il? Et la forme n'est pas utilisable dans les problèmes de régionalisation, elle n'apporte pas de réponse visuelle à la question quel caractère, quelle est sa géographie? La lecture d'ensemble est difficile. Une carte avec une multitude de symboles est un document souvent moins efficace pour transférer l'information qu'un tableau de données bien classées. En implantation linéaire, on fera varier la forme d'un tracé en utilisant des traits continus, des traits discontinus, de type tiretés et pointillés, en modifiant l'espacement des tirets et des points, en combinant tirets et points dans un même tracé. Il est également possible d'adjoindre des éléments à un tracé de base par superposition de plusieurs tracés. En implantation zonale, on désigne par trame, motif ou texture la variation de forme correspondant aux changements de l'élément constitutif de cette texture. Les figurés de base peuvent être des figurés géométriques, simples points ou traits ou des éléments plus figuratifs. On parlera de hachures pour les trames à base de traits et de poncifs pour les trames constituées d'éléments figuratifs évocateurs comme des forêts, des zones de marée, etc. En l'absence de variation de valeur ou de couleur, la pure variation de forme en implantation zonale est très peu efficace. Une carte ne mettant en œuvre qu'une variation de forme apparaîtra uniformément grise. En raison de sa relativement faible sélectivité et de sa longueur réduite, on adjoindra fréquemment à la variation de forme une variation de couleur, d'orientation ou de grain, voire de valeur et cela dans les trois implantations. La sélectivité gagnera en efficacité. Vous découvrirez les variables orientation et grain dès la séquence suivante.